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LA MATRICE

La Matrice est  un monde illusoire, permettant d'occuper l’esprit humain dans des activités virtuelles.

INFO+

The Matrix (ou La Matrice), est un "Alice au Pays des Merveilles"- like, ou une allégorie de la caverne - like
C'est un film d'action de science-fiction de 1999 écrit et réalisé par les frères (soeurs) Wachowski . 

Il dépeint un futur dystopique dans lequel la réalité perçue par la plupart des humains est une simulation virtuelle en se connectant à la « Matrice », créée par des machines douées d'intelligence, afin d'asservir les êtres humains, à leur insu, et de se servir de la chaleur et de l'activité électrique de leur corps comme source d'énergie.

 

   Ce film a une portée  très philosophique, à l’image de l’allégorie de la caverne de Platon, au livre VII de La République, dans laquelle la condition humaine est représentée comme celle de prisonniers enchaînés, inconscients de leur sort, rivés qu'ils sont, en face d'un mur, à contempler des ombres qui passent.

 

Dans notre postmodernité, le mur est devenu écran de télévision et les programmes, la publicité. C’est un peu comme si était entretenue une somnolence devant les images, une hypnose qui confine la consciente dans les apparences et lui interdit de voir la réalité et de se libérer.

 

En quoi Matrix permet-il de ressaisir l'illusion dans laquelle vivent les hommes avec une perspective nouvelle ?

 

Essayons d’y voir clair. Il y a d’un côté le monde des apparences,  le monde quotidien, avec ses exploiteurs et exploités, ses menteurs, avec la souffrance et l’aliénation ordinaire. Le tout au premier degré. Thomas Anderson vit dans ce monde-là avant de rencontrer Morpheus qui lui montre que ce monde-là est gouverné par un autre monde, le monde réel, monde dans lequel l’intelligence artificielle a fini par triompher de l’humain qu’elle vampirise. La Matrice qui tient les ficelles de l’ordre des apparences.

Morpheus est un terme de la mythologie grecque, choisi à dessein. Morpheus est lié à Morphée, celle qui dispense le sommeil et suscite leurs rêves, comme son antithèse. En effet, il est un résistant du réel, qui méne une lutte contre la Matrice. C’est lui qui trouve Thomas Anderson, qui l’envoie dans le réel à la suite de quoi il deviendra Neo.

 

Neo est un jeu de mot sur One. Le Un, le premier, donc l’élu qui doit vaincre la Matrice et qui d’après la légende sera le seul capable de le faire Neo homme nouveau.

 

Il va donc falloir sortir Neo de sa caverne habituelle, lui faire traverser les apparences en lui apprenant les techniques de combat contre la pieuvre mentale, et revenir dans le réel pour vaincre la puissance obscure qui étouffe l’humanité. Alors Neo pourra devenir un libérateur, il saura briser les chaînes  qui maintiennent les autres hommes prisonniers.

 

Jusque-là décidément, la comparaison avec Platon tient la route. Il y a effectivement des analogies.

Mais c’est un choix à faire. C’est un destin à choisir que de devenir ou non Neo. Au début, Thomas Anderson doit choisir entre prendre la pilule bleue ou la pilule rouge.

 

Il y a une alternative, d’un côté, il y a un film, Matrix, et de l’autre, il y aurait un autre film. Choisir oui ou non de travailler à la libération de l’humanité. C’est choisir l’insécurité, le danger, l’isolement. C’est rompre avec le monde des apparences,  car le monde des apparences, celui de l’establishment, des conventions, le monde complet-cravate des golden-boys, de la compétition, de l’ambition, de la gloire, de l’argent est faux.

 

 

 

   De ce monde Morpheus dit "hommes d'affaires, enseignants, avocats, menuisiers ils ne sont pas pour la plupart prêts à être débranchés". C’est évidemment se placer du côté du monde réel  celui de la vérité même de ces apparences, car il est tissé dans la virtualité qui ordonne toutes les apparences et les soutient. Ici le message est donc que le monde virtuel est en un sens le vrai monde, car il en délivre l'interprétation.    

     

C'est l'esprit de l'intérieur qui ordonne le réel. C’est une proposition qui choque le sens commun, car justement nous avons le parti-pris que le virtuel, c’est de l’illusion, de l’imaginaire, qui s’oppose au fait de cette réalité terne qui nous entoure.

Que fait Platon dans l’allégorie de la caverne, sinon opérer le même renversement ? Le Monde réel, le monde qui donne son sens et qui est le fondement même à partir duquel jouent les apparences dans le flux du Devenir, c’est le monde intelligible, le monde de l'Être. Au-delà du sensible emporté par le temps, le Virtuel. 

S’il est possible d’agir au niveau de l’intelligence virtuelle, de jouer avec l'illusion, il sera possible de modifier le niveau de l’actuel. On ne modifie l’apparence qu’en modifiant cela même dont elle est la projection. On ne changera pas l’homme en lui refaisant la tête avec un lifting pour le rendre jeune et beau. On changera le monde en changeant l’esprit de l’homme, cet esprit qui a concrétisé le monde actuel.

   Le problème de Néo, c'est de devoir choisir un futur différent, à partir de l'intelligence organisatrice. Pilule bleue, pilule rouge. Soit voir la trame intelligible de ce qui est. Soit retourner dans son tissu, celui de la Matrice et ne plus avoir conscience de rien. Neo, va voir la matrice. Cypher, le traitre, lui, va faire le choix inverse de Néo, le bonheur de l'immersion dans le tissu des apparences.  

Voir implique immédiatement le combat contre l'empire totalitaire de l'illusion. Retourner dormir dans la Matrice, c'est le choix de la facilité de la recherche des plaisirs.

Voir conduit sur le chemin de la libération, mais ce chemin est ardu, et il va falloir façonner en soi le guerrier pour s'y aventurer.

Néo va entrer sur la voie du guerrier et porter la guerre sur le seul terrain où elle est radicale, sur le terrain du mental tentaculaire qui maintient la prise de l'illusion. Le combat virtuel est le combat contre les forces de l'ombre, les puissances de l'inconscient qui maintiennent l'humanité dans une sous-conscience dans laquelle elle n'est pas éveillée.

 

   Dans l'illusion, il n'y a pas de possibilité nouvelle, il n'y a que répétition des conduites anciennes. Pour que surgisse le Nouveau, l'ancien modèle doit mourir, et donc être tué, pour que renaisse l'ouverture du possible.

Sur le plan de l'intelligence créatrice cosmique, tout est possible. Mais encore faut-il s'y inviter. Tous les pouvoirs attendent celui qui est prêt à se donner pour le salut du genre humain.  L'Inde dirait, les siddhis. Ce dont fait mention Patanjali, dans les Yoga-sutra. L'univers peut être recréé de l'intérieur, pour autant que l'élu soit capable de retourner à la Source de tous les pouvoirs. Et c'est un choix radicalement , car s'il fallait compter sur le temps psychologique habituel, l'illusion perdurerait indéfiniment.         

      

   Mais attention, il est indispensable de comprendre, que l'illusion ne prend jamais fin pour autant. La seule manière de s'en libérer, c'est de la reconnaître et surtout de savoir en jouer.

Celui qui est coincé dans le jeu ne sait pas que c'est un jeu et c'est pour cela qu'il y a drame et esclavage.

Celui qui sait qu'il s'agit d'un jeu de l'intelligence cosmique - donc virtuelle - ne sort pas du réel et de sa complexité. il y aura toujours le même monde.

 

Monde des apparences, monde tissé d'intelligence virtuelle. C'est la position du sujet dans ce monde qui détermine le pouvoir qu'il possède sur le monde. Et le choix de pourvoir en créer un autre différent. Tel est le sens de mâyâ, dans la pensée indienne. On ne détruit pas mâyâ, l'illusion, car elle accompagne tout processus de manifestation, mais il est possible de jouer avec mâyâ et s'emparer de sa puissance prodigieuse, sans plus être victime de ses productions.

   

 

Ce qui effraye dans Matrix c’est l’alliance du jeu vidéo, des mangas, du rock gothique, l’agressivité d’une contre-culture très offensive. Mais c’est une nécessité que s’exprime la révolte contre le mensonge, la bêtise et l’ignorance. Il y a bien un   combat contre l’ignorance. Il est singulier dans Matrix que le combat se fasse avec l’aide de l’alliance à la féminité, Trinity. Référence chrétienne à la trinité ? Non, ici Trinity est à la fois la Mère, la Femme et la Guerrière, ce qui sonne plutôt indien comme mythologie.

Donc, ce qui est la réalité de milliards d’êtres humains sur notre bonne vieille Terre n'est peut être qu’une illusion issue de nos conditionnements.

 

Pour  Platon, la réalité ne serait qu’ignorance, également. Son Allégorie met en scène des hommes enchaînés et immobilisés dans une demeure souterraine qui tournent le dos à l'entrée et ne voient que leurs ombres et celles projetées d'objets au loin derrière eux. Elle expose en termes imagés la capacité des hommes à accéder à la connaissance de la réalité, ainsi que la non moins difficile transmission de cette connaissance.

Que l'un d'entre eux soit libéré de ses chaînes et accompagné de force vers la sortie, il sera d'abord cruellement ébloui par une lumière qu'il n'a pas l'habitude de supporter. Il souffrira de tous les changements. Il résistera et ne parviendra pas à percevoir ce que l'on veut lui montrer. Alors, ne voudra-t-il pas revenir à sa situation antérieure ?

 

S'il persiste, il s'accoutumera. Il pourra voir le monde dans sa réalité. Prenant conscience de sa condition antérieure, ce n'est qu'en se faisant violence qu'il retournera auprès de ses semblables. Mais ceux-ci, incapables d'imaginer ce qui lui est arrivé, le recevront très mal et refuseront de le croire : « ne le tueront-ils pas ? »

 

N’est-ce pas ce qui arrive aux expérienceurs ?  A tous ceux qui sortent du chemin tracé par la religion d’une part et les libéro-matérialistes d’autre part ! Non pas qu’on les tue physiquement mais on les discrédite. Après tout, si on a mal agit dans sa vie, savoir qu’il y a quelque chose (quoi que se soit) qui va exister, qui va vous juger etc… est un sacré coup qu’il vaut mieux ignorer afin de continuer une vie plein d’excès, d’égoïsme et d’égocentrisme.

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